‘’Le gouvernement a ouvert les frontières, nous sommes très contents mais pour le moment beaucoup de gens ne savent pas. D’autres ne croient pas et ils viennent se renseigner’’, réagit Soumaila Traoré, chef de gare à Diahra Transport Abidjan, non loin de l’abattoir de Port-Bouët (Sud-Abidjan).
Pour M. Traoré, qui assure le tronçon Abidjan – Bamako (Mali), assis sous un hangar de fortune en c’est une ‘’mesure forte prise par l’Etat qui va arranger les transporteurs’’, ajoutant que ‘’le secteur du transport à l’international a trop souffert de la fermeture’’.
Sur le même alignement des gares dans cette commune, le constat demeure similaire, chez Tidiane Simaga, chef de gare à AD transport qui relie Abidjan à Ouagadougou (Burkina Faso).
‘’Nos passagers qui sont partis ce matin (ndlr : jeudi), beaucoup ne savent pas que les frontières sont ouvertes. Nous attendons le retour des premiers camions pour voir ce qu’on peut faire’’, dit-il, ‘’heureux’’ pour cette décision du gouvernement.
Au niveau de la commune voisine, Koumassi, les transporteurs, ‘’émus’’, attendent le retour des cars qui sont allés ce jeudi à Ouagadougou pour ‘’évaluer le niveau des tracasseries sur la route’’.
‘’C’est hier qu’ils ont ouvert les frontières, donc les passagers, beaucoup ne sont pas au courant’’, raconte Mohamed Haïdara, contrôleur à la gare de la compagnie SONEF transport, assurant que dans les jours qui vont suivre la gare va grouiller de monde puisse que les tarifs vont diminuer.
Mohamed Haïdara, confortablement assis dans son bureau dans un fauteuil bien feutré au sein de cette gare, ne manque pas de conter les difficultés que l’entreprise de transport a dû traverser pendant la période de fermeture des frontières terrestres.
‘’Pendant près de trois ans, ça n’a pas été facile pour nous. Il y a eu des responsables qui ont perdu leur emploi, d’autres ont été mis au chômage technique’’, relate-t-il avec peine. Cependant, ‘’cette réouverture vient comme une bouffée d’oxygène’’.
La compagnie Sonef transport assure les lignes Abidjan – Accra (Ghana), Abidjan – Cotonou (Benin), Abidjan – Bamako (Mali), Abidjan – Niamey (Niger), Abidjan – Ouagadougou (Burkina Faso), mais pour ce premier jour après la réouverture, seulement quelques passagers qu’on pouvait voir venir s’acheter les tickets pour les départs qui s’effectuent entre 4h30 et 6h00 du matin.
‘’Moi je vais à Sikasso au Mali, je suis venu acheter mon ticket mais je ne savais pas pour les frontières qui ont été rouvertes’’, explique dame Kadidjatou Traoré commerçante de bazin qui toutes les fois par le passé brave les interdictions au niveau de la frontière pour assurer son commerce.
‘’Avec cette réouverture les choses seront faciles. Les dépenses inutiles sur la route et au niveau de la frontière vont baisser’’, ajoute-t-elle toute heureuse d’apprendre la nouvelle.
Dans la commune marchande d’Adjamé, carrefour de toutes les autres communes d’Abidjan, ce sont plutôt des bagages des passagers qui sont stockés et perceptibles à la gare de TSR, sise non loin de la gare Nord de la SOTRA.
‘’Les voyages se font les nuits donc les passagers viennent laisser leurs bagages et rentrent chez eux pour revenir la nuit embarquer’’, fait savoir Ouédraogo Issa, chef de gare qui ne cache pas sa satisfaction face à cette mesure qui est ‘’un ouf de soulagement’’.
M. Ouédraogo qui dit avoir lancé un premier car ce matin en direction de Bobo-Dioulasso, attend le retour du car avant de s’assurer de l’effectivité de la mesure, ‘’mais de toutes les façons les syndicats vont s’asseoir et discuter des tarifs des transports avant que tout ne fonctionne comme avant’’, renchérit-t-il.
DNG/hs/ls/Top News Africa
Publié le vendredi 17 février 2023