Cette révélation a été faite lors d’un panel coorganisé par l’OMS et la plateforme de Radio santé de Côte d’Ivoire début janvier 2023 à Abidjan, à l’endroit des hommes de médias, qui entre dans le cadre des 16 jours d’activisme initiés annuellement par la plateforme Radio santé.
Cette activité avait pour objectif de porter à la connaissance des hommes de médias ce qu’il en est des Violences basées sur le genre au niveau mondial et particulièrement en Côte d’Ivoire afin d’être les relais par excellence auprès des populations qui ont difficilement accès à la bonne information.
Les panelistes, Dr Fatim Tall, gynécologue et responsable de santé mère-enfant au niveau de l’OMS en Côte d’Ivoire et Socrate Koffi, chef de service au ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant (MFFE), ont passé en revue la situation des violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire.
Pour Mme Tall, ‘’la violence à l’égard des femmes et des filles est un problème de santé public majeur qui est ancré dans l’inégalité entre les sexes. C’est une violation flagrante des droits fondamentaux de la femme’’.
Et donc dans le cadre d’une réponse multisectorielle de système de santé, il est important d’identifier les survivantes et leur apporter un appui de première ligne, traiter les blessures et les orienter éventuellement vers d’autres services de soutien, notamment psychologique et une aide juridique.
Il faut également intensifier les efforts dans les situations d’urgence humanitaire afin d’atteindre le seuil de tolérance zéro à l’égard de toutes ces formes d’exploitation, d’abus et d’harcèlement sexuel à l’endroit de celles-ci.
Revenant sur les chiffres pour sa part, M. Koffi indique qu’en 2021, plusieurs activités ont été menées dans le cadre de la lutte contre les VBG par les structures sociales. Ainsi, 6 040 cas de VBG ont été pris en charge avec notamment 954 viols et 286 agressions sexuelles hors MGF.
Les agressions sexuelles se sont accrues de 88,16%, les mariages forcés de 47,97% et le nombre de viols a connu une hausse de 11,75% (5 405 cas) comparativement à 2020. Selon le ministère, ces augmentations peuvent s’expliquer par l’ampleur du phénomène, mais aussi par les activités promotionnelles menées par les acteurs de lutte contre les VBG.
Les cinq régions ayant déclaré le plus de cas de VBG sont le district autonome d’Abidjan avec 525 cas, le Gbêkê, 509 cas, 498 cas dans le Haut-Sassandra, le Sud-Comoé a enregistré 416 cas et le Tonkpi 400 cas, selon les cas déclarés, explique le ministère.
Le ministère souligne par ailleurs que, dans le cadre de ces VBG, 1 094 séances de sensibilisations de masse et 1 734 sensibilisations de proximité ont été menées. Elles ont été faites dans 1 777 localités, dont 1 151 en milieu urbain, qui ont vu la participation de 71 277 femmes et 52 320 hommes.
Pour Bintou Sanogo, coordonnatrice adjointe de la plateforme Radio santé de Côte d’Ivoire, à l’issue de ce panel, il revient aux hommes de médias à travers leurs différents canaux de porter la bonne information aux populations sur la thématique abordée qui est d’une importance capitale à l’échelle nationale.
DNG/ls/Top News Africa
Publié le lundi 30 janvier 2023