Ce scrutin qui intervient dix jours après l’adoption à l’Assemblée nationale d’une révision constitutionnelle, qualifiée de "coup d'État institutionnel" par l’opposition, est marqué par le retour dans le jeu électoral des principales forces d’opposition. Ils avaient boycotté les dernières législatives de 2018.
La nouvelle Constitution adoptée par le Parlement acte la disparition du suffrage direct pour élire le président de la République et crée la fonction de "Président du Conseil des ministres" qui concentre tous les pouvoirs. Elle fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Pour la majorité présidentielle, ce changement vise à ‘’mettre fin à l’hyper-présidentialisme qui prévaut au Togo’’, là où l’opposition estime que c’est ‘’une manœuvre pour permettre au président Faure Eyadema’’ qui est à son quatrième mandat, de se maintenir au pouvoir ad vitam æternam.
Président depuis 2005, Faure Gnassingbé a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, à son décès après 38 ans de règne.
Malgré la contestation de cette réforme constitutionnelle, la coalition de l'opposition composée de 14 partis comme l’ANC (Alliance nationale pour le changement) de Jean-Pierre Fabre, l’ADDI (Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral) d’Aimé Gogué et le CAR (Comité d'action pour le renouveau) a pris part au scrutin de lundi avec l’espoir d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale pour imposer la cohabitation au président.
‘’Nous pourrons alors relancer le débat sur cette nouvelle constitution, adoptée de manière inacceptable et qui aurait, a minima, dû faire l’objet d’un référendum", espère Gérard Adja, secrétaire exécutif du parti Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, opposition) dans des propos rapportés par la presse locale.
HS/Top News Africa
Publié le mardi 30 avril 2024