‘’Un bidon de 10 litres d’eau vendu entre 100 et 150 FCFA, il faut le faire. J’essaie de raisonner le vendeur ambulant, mais il ne veut rien comprendre. J’ai dû commander 10 bidons à raison de 150 FCFA l’un’’, raconte Dame Coulibaly Djénéba, enseignante de lycée, surprise en train de marchander avec Olivier Dagri, un jeune vendeur d’eau à bord d’un tricycle au sous quartier Cnps de Yopougon.
Ce samedi 11 février 2023, il est 15h17minutes GMT et heure locale lorsque l’équipe de l’agence de presse Top News Africa tombe sur la scène.
Et Mme Coulibaly de confier que ‘’depuis deux semaines, le quartier Cnps est sevré de cette source de vie. Alors nous sommes obligées d’acheter l’eau avec les jeunes qui ont eu l’ingénieuse idée avec leur tricycle de parcourir le quartier pour proposer leurs services aux populations’’, dit-elle après s’être faite livrer 10 bidons d’eau à 1 500FCFA pour une famille de 4 personnes.
‘’Nous n’avons pas le choix’’, se résigne l’enseignante.
Plus loin, dans le même sous-quartier, le couple Kouamé Kouassi attend le passage de livreurs d’eau pour s’approvisionner.
‘’Face à cette pénurie qui dure bientôt deux semaines, la seule alternative qui nous reste c’est ce type d’approvisionnement. Car nos robinets sont à sec. Malgré nos alertes auprès des responsables de la Sodeci (ndlr : l’unique société de distribution de l’eau dans le pays), la situation perdure’’, se lamente M. Kouamé, officier de police qui envisage, même, de quitter le quartier face à la récurrence de la pénurie d’eau.
‘’Si tu as raté de récolter l’eau entre 2h et 3 h du matin, c’est sûr que tu n’auras de l’eau pendant des jours. Parfois, nous veillons à attendre l’eau jusqu’au petit matin sans qu’aucune goutte d’eau ne tombe des robinets’’, ajoute Mme Kouamé, infirmière dans une grande clinique médicale de la commune.
A Béago, autre sous-quartier de Yopougon où s’est rendue l’équipe de l’agence de presse Top News Africa après avoir été informée d’une situation, l’eau potable est une denrée rare en certains points. ‘’Ici, tout le quartier n’est pas desservi en eau potable’’, se lamente Gabriel Dago, un agent municipal à la retraite depuis six ans.
‘’ Dans notre secteur ici, nos épouses et enfants sont en éveil jusqu’à 4h où l’eau coule entre 1h et 3h du matin pour recueillir une bonne quantité car on ne sait jamais à quel moment nous serons servis convenablement. Par contre de l’autre côté (il indique de la main), c’est le calvaire. Même la nuit, ils n’ont pas la chance de voir une seule goutte d’eau dans leurs robinets’’, explique M. Dago, solidaire de ses ‘’frères et sœurs’’ de l’autre ‘’côté’’ qui n’ont pas la chance de recueillir l’eau, tard dans la nuit, comme sa famille.
Dans plusieurs autres sous-quartiers de la commune de Yopougon, des problèmes récurrents d’accès à l’eau potable courante sont également signalés, notamment, à ‘’Diop’’ et au ‘’Maroc’’ à Niangon, un quartier de Yopougon. Selon les populations de ces zones, ‘’la Sodeci interpellée demande, invariablement, de patienter et que leurs services sont à pied d’œuvre pour pallier à la situation’’.
HS/ls/Top News Africa
Publié le mardi 14 février 2023