Plusieurs enseignants, membres des intersyndicales du ministère de l'Éducation nationale et de l'alphabétisation (MENA) et du ministère de l'Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l'apprentissage (METFPA), ont été interpellés par la police alors qu'ils se rendaient à une assemblée générale à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, à Abidjan.
Prévue à 12 heures, cette rencontre devait permettre aux enseignants de faire le point sur leurs revendications, notamment celles liées aux primes impayées. Toutefois, une intervention des forces de l'ordre a perturbé la mobilisation.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place et par téléphone, des cargos de police ont encerclé les abords de la cathédrale, interpellant plusieurs enseignants reconnaissables à leurs tee-shirts rouges, symbole de leur mouvement syndical.
De sources proches des syndicalistes indiquent que les personnes arrêtées ont été conduites vers une destination encore inconnue.
Le porte-parole principal des deux intersyndicales, Bli Blé David, a confirmé ces arrestations, précisant que certains enseignants auraient été transférés à la préfecture de police et d'autres à la brigade de recherche, située non loin de la Cathédrale Saint Paul du Plateau.
‘’Effectivement, ils ont arrêté certains de nos camarades’’, a déclaré le leader syndical à l'agence de presse Top News Africa, ajoutant que les syndicats tentaient toujours d'identifier leur localisation exacte.
Le climat social autour de la question des primes des enseignants est de plus en plus tendu. Depuis plusieurs mois, les intersyndicales IS-MENA et IS-METFPA multiplient les actions pour exiger le paiement effectif des primes et une amélioration des conditions de travail.
Un mouvement de grève déclenché l'année dernière, quelques semaines après la rentrée des classes, avait déjà fortement perturbé le système éducatif.
L'intervention policière de ce jour pourrait accentuer la colère des enseignants et durcir leur position. De nombreux acteurs du secteur de l'éducation dénoncent une entrave au droit de réunion et une tentative d'intimidation visant à contenir les revendications. Les organisations syndicales exigent la libération immédiate de leurs collègues et appellent à une mobilisation générale.
Des syndicats et les enseignants, joints par l’agence de presse Top News Africa et qui ont requis l’anonymat, interpellent les autorités sur la nécessité d'un dialogue social apaisé. Pour l’heure, le gouvernement ivoirien n’a pas encore réagi face à cette tension survenue ce mercredi.
MD/Top News Africa
Publié le mercredi 5 mars 2025