La grande campagne cacaoyère s'est ouverte en Côte d'Ivoire début octobre 2022. Et le prix bord champ du kg a été fixé à 900 FCFA, partout sur le territoire national. Ce qui n’est pas le cas dans les sous-préfectures de Bazrè et de Kononfla où ce prix est négocié entre 500 et 800 FCFA.
Dans ces localités situées à une trentaine de kilomètres de la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro, les choses ne se passent pas comme prévues par le Conseil café cacao (CCC, organe de régulation de la filière café-cacao) qui exige que ce prix homologué soit respecté.
Cette zone qui, jadis, faisait partie de la grande boucle de cacao, aujourd'hui, les effets du climat ont eu un impact défavorable sur les vergers cacaoyers, et elle concentre moins de production de fèves, laissant place à la culture de l’anacarde, de l’hévéa et du bois de teck.
"Le soleil a tué tous nos champs de cacao. Quand on reboise, c'est peine perdue mais le problème est que les acheteurs nous volent", décrit Félicien Yao, un jeune planteur de Yaokaikro, l'un des multiples campements que regorgent les deux sous-préfectures.
A en croire ce jeune planteur, cette situation perdure et remonte sur des années. Lorsque le prix du kg est fixé, les acheteurs ne respectent cela que pendant une semaine, voire un mois et après ils imposent leur prix jusqu'à la fin de la campagne.
A 3 km de Yaokaikro, dans cette zone montagneuse, en majeure partie habitée par le peuple Baoulé, venu du centre, à la recherche de terres fertiles chez les Gouro pour faire de l’agriculture, se trouve Kouamékro, un village qui vient de bénéficier du projet d'électrification du gouvernement.
‘’Ici, nous pensons que les sous-préfets de Kononfla et de Bazrè sont quelque part complices de cette situation car plusieurs fois quand ça se trouve et qu’on en parle, c’est la grande muette chez eux’’, déplore Alain Anderson Kouassi, un jeune déscolarisé aux côtés de ses parents au village.
Pour le chef du village de cette localité, M. Kouamé Ludovic, ‘’l’Etat de Côte d’Ivoire doit sévir pour que les planteurs qui ont tous vu leurs champs s’évaporer sous le soleil, puissent profiter des quelques vergers qui leur reste’’. Nos efforts pour approcher les autorités sous-préfectorales soupçonnés de complicité, sont restés vains.
Le cacao ivoirien pèse 40 % dans la production mondiale, soit 2 millions de tonnes.
Le cacao ivoirien pèse 40 % dans la production mondiale, soit 2 millions de tonnes.
DNG/ls/Top News Africa
Publié le jeudi 26 janvier 2023