Début janvier, à bord d’un autobus Express de la Sotra reliant Yopougon au Plateau, centre des affaires de la capitale économique ivoirienne, une jeune dame ne cesse de se moucher par le biais de pochettes jetables. La fréquence de ses actes irrite les autres passagers. ‘’Excusez-moi, c’est l’harmattan qui m’a enrhumée’’, lâche-t-elle pour implorer la clémence.
‘’Madame, ne vous en faites pas. L’harmattan est là, les petites maladies aussi’’, compatit un passager qui interroge ‘’pourquoi cette période vient-t-elle avec ces genres de maladies’’ ? Rhume, grippe, toux…, sont récurrents en période d’harmattan. C’est une saison crainte des populations en ce qu’elle favorise ou développe ces maladies gênantes.
‘’Tout se passe comme si ces maladies attendent que l’harmattan apparaisse pour se manifester’’, ironise N’da Jean-Jacques, machiniste dans une compagnie de transport.
De fait, explique Dr Youan-Bi Pierre Marie, médecin généraliste, ‘’ l’harmattan s’accompagne de poussière et d’un brouillard très épais tout au long de la journée, marqué par une variation climatique important’’.
‘’Alors que dans la journée les températures sont très hautes, dans la nuit, elles baissent de façon vertigineuse jusqu’à 20°C, voire moins dans certaines régions. Or les températures sous les tropiques varient généralement entre 24°C et 38°C. Cette forte variabilité de température est à l’origine de plusieurs problèmes de santé. C’est pourquoi, il entraine dans son sillage des maux comme les fortes fièvres et les migraines subites’’, soutient-elle.
Selon Dr Youan-Bi, ‘’le corps humain a horreur des variations brusques de température car elles l’obligent à modifier l’horloge biologique. Certaines personnes redoutent les nuits froides d’harmattan plus que d’autres. C’est le cas par exemple de ceux qui ont l’asthme ou le rhumatisme. Même s’il n’existe pas de saisons pour l’asthme, le froid de l’harmattan déclenche plus facilement la maladie’’, fait-elle remarquer.
La poussière du vent est un puissant vecteur de transport de bactéries favorisant les maladies en période de l’harmattan. Toutes ces poussières représentent un gros danger pour les poumons même si le nez constitue une barrière de protection.
Comment se protéger contre ces maladies en cette période qui mettent mal à l’aise ? Selon les spécialistes, il faut bien se protéger quand il fait frais avec des blousons, des pull-overs, des vestes et quand il fait chaud, il faut savoir se décontracter également.
Toutefois, la principale arme pour lutter contre la poussière, c’est de protéger les voies respiratoires avec le port de cache-nez. Il est, également, conseiller de bien s’hydrater jusqu’à 3 litres d’eau par jour.
‘’Cela permet aux voies respiratoires de dégager spontanément les microbes, les germes qui s’infiltrent et de ne pas avoir de la peine à les dégager parce que quand c’est sec et qu’il y a des microbes, il y aura facilement d’effraction, une sorte de lésion cutanée ou la muqueuse où les germes vont facilement pénétrer’’, prévient Dr Romuald Assoclé, médecin épidémiologiste béninois dans des propos rapportés par le quotidien Fraternité.
HS/ls/Top News Africa
Publié le dimanche 22 janvier 2023