Cet engagement s’est manifesté à travers un atelier organisé dans la capitale économique ivoirienne par la Fondation Initiative pour le commerce durable (IDH), qui a réuni une quarantaine de participants issus des secteurs public et privé ainsi que des partenaires techniques et financiers des deux pays, a constaté sur place, un journaliste de l’agence de presse Top News Africa.
Le ton a été donné par le représentant du ministère ivoirien de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, Saraka Adolphe.
En effet, dans son intervention, M. Saraka, également Conseiller technique au sein de ce ministère, a souligné l’importance stratégique du paysage forestier Bia-Bossématié, qui, selon lui, « constitue l’un des derniers bastions de biodiversité du sud-est ivoirien ».
Il a rappelé que sa préservation exige « un engagement collectif fort pour garantir à la fois la survie de la faune et le développement des communautés locales ».
Du côté ghanéen, la Forestry Commission a salué cette initiative. Pour Joseph Binlinla, chargé des opérations, la conservation de ce paysage ne peut se faire qu’à travers une gestion coordonnée.
« La faune ignore les frontières politiques. Seule une action conjointe nous permettra de protéger durablement ce patrimoine naturel », a-t-il martelé.
L’objectif principal de l’atelier est de présenter le paysage transfrontalier Bia-Bossématié aux parties prenantes, d’exposer les besoins de financement et de mobiliser des engagements techniques et financiers durables.
Il s’agissait également d’initier des discussions avec les partenaires internationaux sur les modalités concrètes de leur appui et de favoriser les synergies entre les différents acteurs pour éviter les duplications d’efforts.
Cette approche, fondée sur l’action collective et la planification concertée, vise à maximiser l’impact environnemental, social et économique du projet.
Prenant la parole à son tour, le Colonel Amon Koutoua Benoît, représentant le directeur général de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), a mis en lumière la complexité du corridor.
Il a évoqué la coexistence délicate entre migration animale, agriculture et implantation humaine.
« Il s’agit de créer un couloir écologique qui respecte les équilibres naturels tout en assurant la sécurité des populations », a-t-il expliqué, soulignant également les efforts en cours pour mettre en place un mécanisme d’indemnisation des dommages agricoles liés aux conflits homme-faune.
Sur le volet opérationnel, la directrice pays d’IDH, Stéphanie Kadio, a exposé l’approche «paysage » développée depuis 2010 par l’organisation.
Cette méthode vise à restaurer les espaces dégradés, préserver les forêts encore intactes, et surtout, intégrer les communautés locales dans la gouvernance des ressources naturelles.
Elle a indiqué que cette approche a déjà permis de mobiliser d’importants financements, notamment en provenance du secteur privé cacao, pour soutenir des projets dans les réserves de Cavally, de Bossématié et du parc national du Mont Péko.
Par ailleurs, Dr Fanny N’Golo, directeur exécutif de la Fondation pour les parcs et réserves de Côte d’Ivoire, a confirmé l’investissement de 6 millions d’euros, soit plus de 3 milliards FCFA injectés dans la réserve naturelle de Bossématié.
« La biodiversité ne connaît pas de frontière. C’est pourquoi nous devons renforcer notre solidarité régionale », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’une gouvernance partagée et de financements pérennes.
Les participants ont pris connaissance de la feuille de route conjointe élaborée par la Commission forestière du Ghana et l’OIPR, et ont engagé des discussions sur les pistes de financement.
Cet atelier marque une étape décisive vers la matérialisation d’un corridor écologique fonctionnel, capable de préserver un capital naturel commun tout en soutenant la résilience des territoires frontaliers.
BC/Top News Africa
Publié le jeudi 24 juillet 2025