Selon RSF, ‘’les forces armées israéliennes sont responsables de la mort’’ de 18 journalistes cette année, dont 16 à Gaza et deux au Liban. La Palestine est ainsi désignée comme ‘’le pays le plus dangereux pour les journalistes’’, enregistrant le bilan le plus lourd depuis cinq ans.
L’ONG de défense de la presse a déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour ‘’crimes de guerre commis contre les journalistes par l’armée israélienne’’. Depuis octobre 2023, RSF dénombre ‘’plus de 145 journalistes’’ tués à Gaza par l’armée israélienne, dont « ‘’au moins 35 dans l’exercice de leurs fonctions’’. L’organisation parle d’une ‘’hécatombe sans précédent’’.
Dans un rapport distinct publié le 10 décembre, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) fait état de 104 journalistes tués dans le monde en 2024, dont plus de la moitié à Gaza. Les différences de chiffres entre RSF et la FIJ tiennent au mode de calcul : RSF ne recense que les journalistes dont il est établi ‘’de façon avérée’’ qu’ils ont été tués en raison de leur activité professionnelle.
Derrière Gaza, le Pakistan (7 morts), le Bangladesh et le Mexique (5 morts chacun) figurent parmi les endroits les plus dangereux pour les journalistes en 2024. Au Mexique, où 160 journalistes ont été tués en 25 ans, la nouvelle présidente a promis de renforcer les enquêtes sur les crimes contre les professionnels des médias.
Outre les journalistes tués, RSF rapporte que 550 journalistes sont actuellement emprisonnés à travers le monde, en hausse par rapport aux 513 recensés l’an dernier. La Chine (124 détenus), la Birmanie (61) et Israël (41) arrivent en tête des pays emprisonnant le plus grand nombre de journalistes.
En parallèle, 55 journalistes sont retenus en otage, tandis que 95 sont portés disparus, selon RSF, dont quatre nouveaux cas enregistrés en 2024.
Le rapport de RSF met également en lumière une baisse significative de la liberté de la presse à l’échelle mondiale. L’indicateur politique, l’un des cinq composant le Classement mondial de la liberté de la presse, a enregistré une chute de 7,6 points en 2024.
‘’De nombreux États échouent à garantir un environnement sécurisé pour le journalisme et le droit du public à une information fiable et indépendante’’, déplore RSF. Les périodes électorales, en particulier, se révèlent dangereuses pour les journalistes, marquées par des violences accrues et des manipulations médiatiques, comme au Nigéria et en République démocratique du Congo.
RSF pointe également l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans les campagnes de désinformation et les attaques ciblant les journalistes, citant notamment le cas de deepfakes utilisés à des fins politiques en Slovaquie.
Alors que plus de la moitié de la population mondiale a été appelée aux urnes en 2024, RSF appelle la communauté internationale à renforcer ses engagements envers la protection des journalistes et l’application de la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’ONU.
MD/Top News Africa
Publié le jeudi 12 décembre 2024