Le ministre d'Etat ivoirien s’exprimait à l’ouverture de la 17e conférence et exposition annuelle de l’Alliance africaine pour le cajou, l’ACA, dans la ville balnéaire de Saly au Sénégal, localité située à 80 km de Dakar, placé sur le thème, « durabilité de l’industrie du cajou africain : évaluer le chemin parcouru et regarder vers l’avenir ».
Pour le ministre ivoirien, le choix d’un tel thème se justifie par le fait que malgré les mesures politiques et les réformes majeures mises en œuvre dans la grande majorité des pays membres du CICC, en vue de favoriser l’essor d’industries de transformation locale de la noix brute de cajou, ces industries peinent encore à se développer.
C’est pourquoi, il propose un certain nombre d’ajustements qui doivent être apportés pour inverser la courbe, notamment la mise en œuvre des politiques promotionnelles plus attractives pour accroitre les investissements publics/privés dans l’industrie du cajou.
Ces politiques, selon lui, vont permettre une meilleure maîtrise des solutions techniques et technologies qui s’offrent aux 11 pays membres du CICC et un meilleur suivi des chaînes d’approvisionnement et des infrastructures de stockage qui les accompagnent.
Elles permettront de faire en sorte qu’il y ait plus de transparence le long des segments des différentes chaînes de valeurs, l’exclusivité des groupes cibles, le renforcement de la coopération et des échanges entre les pays et les acteurs et tenir compte des chocs endogènes et exogènes, avec notamment le conflit russo-ukrainien qui a impacté fortement les échanges économiques mondiaux.
L’Alliance du cajou africain est un partenaire stratégique pour le CICC. Elle représente pour l’Institution une plateforme idéale pour capter les motivations, avis, orientations et recommandations provenant du secteur privé, en vue d’une meilleure prise de décisions favorables à la promotion durable du secteur du cajou par les Gouvernements des pays membres.
Le CICC fournit quant à lui un cadre de concertation et de promotion du développement du secteur du cajou dans les pays membres, par la coordination des politiques conjointes et sectorielles et par le renforcement de la coopération entre les Etats associés.
Avec ses 11 pays adhérents, le CICC détient aujourd’hui près de 53% de la production mondiale de noix brutes de cajou. Malheureusement seulement 10% environ de cette production est transformée sur place dans la plupart des pays membres producteurs.
En Côte d’Ivoire, des efforts importants ont été faits et cela a permis d’améliorer ce taux de transformation locale qui est passé de 10 à 22% à fin 2022, relève M. Adjoumani qui assure depuis avril 2023 la présidence du CICC.
Cependant, ajoute-t-il, cela reste encore insuffisant, car de façon générale, 80 à 90% des noix de cajou produites sont vendues à l’état brut, sans aucune valeur-ajoutée. Une problématique qui a pour corollaire un manque à gagner conséquent pour les économies et réduit la capacité à offrir des revenus substantiels décents aux producteurs.
DNG/Top News Africa
Publié le mardi 19 septembre 2023