L'Afrique n'a progressé que lentement dans l'offre d'une éducation de qualité pour tous qui représente l’ODD 4.
Selon le rapport, « il est nécessaire d'augmenter le financement des infrastructures éducatives, en se concentrant notamment sur l'enseignement pré-primaire et primaire, en investissant dans la formation des enseignants et dans la connectivité numérique ».
Ce rapport conjoint de la Commission de l'Union africaine (CUA), de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), de la Banque africaine de développement (BAD) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’intéresse également à l’ODD 5 relatif à l’égalité des sexes.
À ce propos, il fait également état de progrès lents vers l'inclusion des genres et recommande l'application de cadres juridiques pour protéger les femmes et les filles contre la discrimination, la violence domestique, le mariage des enfants, et les mutilations génitales féminines.
Par exemple, bien que les femmes constituent une grande partie de la main-d'œuvre africaine, seuls 29,8 % des postes de direction en Afrique en 2022, à l'exclusion de l'Afrique du Nord, étaient occupés par des femmes, soit une modeste augmentation par rapport aux 29,3 % de 2015.
S’agissant de l’ODD 14 relatif à la vie sous l'eau, le rapport indique que les polluants organiques et chimiques issus des activités humaines continuent de mettre en danger l'écosystème marin de l'Afrique.
Le rapport 2022 sur les ODD préconise par ailleurs, le renforcement des capacités institutionnelles pour faire appliquer les lois et les réglementations relatives à l'utilisation durable des ressources marines.
La vie sous l'eau est une source importante de moyens de subsistance pour de nombreux pays africains, notamment les petits États insulaires en développement (PEID).
L’ODD 15 est relatif à la vie sur terre. Dans ce chapitre, le rapport note que la perte de couverture forestière, de biodiversité et de dégradation des sols reste élevée et généralisée en Afrique.
Cela est principalement dû à la déforestation des terres pour l'agriculture et le pâturage, et au changement climatique.
Les données montrent que la dégradation des sols touche 46 % des terres et 65% de la population africaine, ce qui coûte à la région 9,3 milliards de dollars par an.
Il est essentiel de multiplier les partenariats publics et privés afin de mobiliser et de canaliser les fonds pour intensifier la gestion durable des terres, des forêts et de la biodiversité en vue d'une reprise verte et résiliente.
Au sujet des partenariats pour la réalisation des objectifs qui représentent l’ODD 17, le rapport souligne que le continent a peu progressé dans la mise en œuvre de cet ODD.
La production de recettes intérieures et les flux d'investissements directs étrangers (IDE) de l'Afrique restent stagnent par rapport aux autres régions.
La gestion de la dette a été un défi pour les gouvernements africains, le service de la dette soustrayant des ressources en capital déjà rares au développement durable. En 2020, le rapport note que l'Afrique a perdu environ 89 milliards de dollars en raison des flux financiers illicites (IFF).
Pour faire progresser le développement durable, le rapport suggère le renforcement de la mobilisation des ressources nationales et la réduction des flux financiers illicites.
Il suggère également que les acteurs internationaux soutiennent le déploiement d'instruments financiers innovants, tels que les obligations vertes et bleues et les échanges dette-climat.
"Nous devons en faire plus en tant que continent pour obtenir de meilleurs résultats. Connaissant les défis à relever, il est important de faire une introspection et que nous trouvions un moyen de mettre en œuvre des initiatives locales pour relever ces défis. Le partenariat entre la BAD, la CEA, la CUA et le PNUD est une plateforme idoine qui présente les défis que nos pays doivent relever", a noté le professeur Vincent O. Nmehielle, secrétaire général de la Banque africaine de développement.
Afin de maintenir le cap sur la réalisation des objectifs, l'Afrique doit favoriser la mobilisation des ressources et l'épargne nationales, et stimuler les TIC pour accélérer la mise en œuvre des ODD et de l'Agenda 2063.
"J'espère que les conclusions et les recommandations du Rapport 2022 sur les ODD en Afrique aideront les États membres à prendre des mesures urgentes pour accélérer la réalisation des ODD et de l'Agenda 2063", a déclaré le Dr Hanan Morsy, Secrétaire exécutif adjoint et économiste en chef de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
LS/Top News Africa
Publié le samedi 10 décembre 2022