‘’Nous, AfricTivistes, organisation pro-démocratie et de promotion de l’usage responsable des technologies numériques pour une participation citoyenne effective, dénonçons fermement les restrictions imposées par le gouvernement du Sénégal sur l'utilisation des réseaux sociaux, dans un contexte de protestations généralisées à la suite de la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko’’, indique un communiqué de l’organisation, parvenu, samedi, à l’agence de presse Top News Africa.
Citant des données de réseau collectées en temps réel et sur annonce officielle du Ministre de l’Intérieur, ‘’le gouvernement sénégalais a limité l'accès à Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram, YouTube, Tik tok, Telegram et d'autres plateformes de médias sociaux depuis le 1er juin 2023’’, poursuit AfricTistes.
À cela, s’ajoute l’interdiction d’émettre de la chaîne de télévision privée Walfadjiri.
Ces mesures surviennent pendant les protestations à l'échelle nationale déclenchées par la condamnation de M. Ousmane Sonko, leader du parti PASTEF (Patriotes du Sénégal pour l'Éthique, le Travail et la Fraternité) et figure de proue de l'opposition, à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Le verdict condamnant M. Sonko, principal opposant à l'élection présidentielle de 2024, est perçu par des Sénégalais comme une tentative d'évincement politique, provoquant une importante mobilisation, surtout chez les jeunes.
Selon AfricTivistes, les censures du cyberespace, quelles qu’elles soient, violent la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) et la déclaration des principes sur la liberté d’expression et l'accès à l’information en Afrique qui a été élaborée conformément au paragraphe 1 de l’article 45 de la CADHP.
‘’Elles constituent une atteinte grave à la liberté d’expression et à la démocratie. Elles visent aussi à restreindre la liberté d'expression, l'accès à l'information et le droit de réunion pacifique, d'exercer une activité génératrice de revenus entre autres droits garantis par les Institutions nationales, régionales et internationales’’, déplore l’organisation.
La censure ainsi que les coupures d’Internet perturbent la libre circulation de l'information, les activités économiques qui dépendent fortement d'internet et empêchent aux populations d’user de leur droit d’accès à un service universel, dénonce, encore, AfricTivistes, basée à Dakar, au Sénégal.
AfricTivistes encourage le gouvernement du Sénégal à respecter les droits des citoyens, ses engagements régionaux et internationaux, l’invite à lever cette censure et à éviter de recourir à des mesures de restriction d'internet pour contrôler les voix dissidentes et les protestations légitimes, conclut le texte.
HS/ls/Top News Africa
Publié le dimanche 4 juin 2023