Dans la nuit de samedi à dimanche, les forces rebelles, menées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont pénétré dans la capitale Damas, marquant un tournant majeur après une offensive fulgurante lancée le 27 novembre depuis le nord-ouest du pays, rapportent plusieurs médias internationaux.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et plusieurs sources rebelles, Bachar el-Assad aurait quitté le pays, laissant derrière lui une armée défaite et un gouvernement en désarroi. Resté en Syrie, le Premier ministre Mohammad al-Jalali a déclaré être prêt à assurer une transition pacifique en coopération avec le « leadership » que le peuple choisira.
Dans les heures suivant la chute du régime, les rebelles ont pris le contrôle de sites stratégiques dans Damas et sa périphérie. Des scènes de liesse ont envahi les rues, où civils et combattants célèbrent la fin d’un pouvoir de plus de deux décennies. Des détenus politiques, emprisonnés parfois depuis des années, ont été libérés des prisons emblématiques du régime, telles que Sayednaya.
Le Kremlin, principal soutien du régime déchu, a confirmé la démission et le départ d’Assad, tout en mettant ses bases militaires en Syrie en état d’alerte. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que cette décision s’inscrivait dans le cadre de négociations visant une transition pacifique.
Le président français Emmanuel Macron s’est pour sa part félicité de la chute de ce qu’il a qualifié de « régime de barbarie » en Syrie. Sur le réseau social X, il a assuré que la France resterait engagée pour la sécurité au Moyen-Orient.
En parallèle, la Turquie, l’Iran et la Russie se sont réunis à Doha samedi pour discuter de l’avenir de la Syrie. Ankara a exprimé sa volonté de garantir que la transition ne profite pas à des groupes terroristes comme l’État islamique ou le PKK.
L'armée libanaise a renforcé sa présence à la frontière nord-est, craignant des débordements. À Masnaa, principal poste-frontière, des Syriens exilés ont commencé à rentrer dans leur pays, sous les acclamations de la foule.
Dans Damas même, des incidents ont été signalés, notamment l’incendie de bâtiments des services de sécurité et le saccage de l’ambassade iranienne, évacuée peu avant la chute du régime.
Les dirigeants rebelles travaillent avec Mohammad al-Jalali pour assurer une transition ordonnée. Selon Ahmad al-Chareh, chef de HTS, les institutions de l’État seront temporairement supervisées par l’ancien Premier ministre en attendant leur transfert officiel aux nouvelles autorités.
Ce dimanche, des images circulant sur les réseaux sociaux montrent al-Jalali escorté par des combattants rebelles pour rencontrer les chefs de la rébellion dans un hôtel de la capitale.
Alors que la Syrie entre dans une nouvelle ère, les incertitudes demeurent sur l’équilibre à venir dans une région marquée par plus d’une décennie de guerre civile.
MD/Top News Africa
Publié le dimanche 8 décembre 2024