Dans un communiqué dont l’agence de presse Top News Africa a reçu copie, ce jeudi 21 novembre 2024, ces organisations mettent en lumière deux problématiques majeures : le coût prohibitif du certificat médical en cas de viol, estimé à 50 000 FCFA, et l'insuffisance de la prise en charge médicale des femmes victimes de violences.
Ces obstacles, selon elles, constituent une entrave grave à la justice et une violation des droits fondamentaux des femmes.
Selon l’annuaire statistique 2023 du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, 1 091 cas de viol ont été enregistrés l’année dernière dans le pays. Cependant, selon ces associations, ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité, de nombreux cas restant non signalés en raison de la peur des représailles ou des coûts financiers associés à la procédure judiciaire.
« L’accès au certificat médical, une étape cruciale pour entamer une démarche judiciaire, est hors de portée pour de nombreuses victimes. Cette barrière financière alimente l’impunité des auteurs de violences et perpétue la souffrance des survivantes », déplore le communiqué.
Le coût élevé de ce certificat médical est jugé contraire à la circulaire du 13 juillet 2016 relative à la répression du viol, ainsi qu’à la loi du 21 décembre 2021, qui prévoit des mesures de protection pour les victimes de violences sexuelles.
Les organisations rappellent également que l’absence de prise en charge médicale des victimes va à l’encontre des engagements de la Côte d’Ivoire en matière de droits humains.
Ces manquements, selon ces associations, sont également contraires aux Objectifs de développement durable (ODD) 3, relatif à la santé et au bien-être, et 5 concernant l’égalité des sexes.
Face à cette situation, l’AFJCI, les AmazoOn du Web, l’AJFABE et la FENOS-CI appellent les autorités ivoiriennes à adopter des mesures spécifiques pour garantir l’accès gratuit au certificat médical et à une prise en charge médicale complète pour toutes les victimes de violences.
Ces plaidoyers s’inscrivent dans le cadre du projet Act. Femmes, financé par Affaires mondiales Canada, et le programme PROSSAN 2, soutenu par l’Agence française de développement (AFD).
Ces initiatives, menées en partenariat avec Action contre la faim (ACF), visent à lutter contre les causes structurelles des violences et des inégalités, notamment à travers des actions dans les régions sanitaires du Tchologo et d’Abidjan.
MD/Top News Africa
Publié le jeudi 21 novembre 2024