Pour le président de l'Assedi, l'un des indicateurs de la vitalité du livre en Côte d'Ivoire, est le nombre de maisons d'édition qui est passé de deux (Nei et Céda) à trente-cinq, aujourd'hui, toutes professionnelles et membres de son association.
"Il y a d'autres maisons d'édition qui ne sont pas encore membres de l'Assedi. Si nous les associons, nous nous retrouvons avec une cinquantaine de maisons d'édition en Côte d'Ivoire. Ce qui témoigne de la rentabilité du secteur", ajoute M. Pemont.
Selon lui, cette diversité de maisons d’édition est un "atout pour la promotion de la lecture et du livre en général. A un certain moment, la demande était forte et les maisons d'édition majeures n'avaient pas assez de moyens pour éditer ceux qui les sollicitaient en même temps. Ainsi, beaucoup d'auteurs impatients se sont dirigés vers d'autres maisons", souligne-t-il.
Il poursuit que ‘’si le secteur n’était pas rentable, on n’aurait pas ce nombre de maisons d’édition. Donc, de plus en plus d’Ivoiriens lisent’’, assène Charles Pemont pour confondre ceux qui estiment que la lecture n’est pas l’apanage de l’Ivoirien.
‘’Depuis que nous avons repris le salon en mains en 2018, il y a un engouement pour le livre. Donc il y a un lien entre les différents salons que nous faisons et les ventes en librairie. On peut dire que ces différents salons ont un impact sur les ventes des livres en librairie. Le lectorat africain actif est durable. Vous voyez à côté des éditeurs, les libraires prennent des stands. Il n’y a pas meilleur baromètre’’, fait remarquer le président de l’Assedi.
‘’Le fait qu’il existe plusieurs maisons d’édition est une bonne chose et ça donne à ces auteurs la possibilité d’être dans un circuit normal. Le circuit normal consiste à recueillir les manuscrits, à les faire lire et à les faire corriger par un service éditorial qui a ses lecteurs et correcteurs pour sélectionner les livres qui méritent d’être publiés pour apporter un plus dans la recherche culturelle, car le livre fait partie des biens culturels du pays’’, fait savoir Charles Pemont.
Toutefois, M. Pemont demande que ces maisons d’édition qui se créent aient en leur sein un service éditorial, des correcteurs, un directeur littéraire, des spécialistes dans différents domaines.
‘’Le manuscrit n’est pas lu par n’importe quel lecteur. S’il parle d’œuvre de l’esprit, science ou de technologie, il faut bien qu’il ait des lecteurs outillés pour le faire. Malheureusement, on constate que très peu de maisons d’édition ont des moyens pour se payer de tels services. Ce qui fait que l’on retrouve beaucoup de déchets dans les livres’’, déplore-t-il.
Selon lui, pour attester de l’impact du Sila sur le livre en Côte d’Ivoire, il urge de créer un département ou un service pour de véritables statistiques et sondages sur la question.
‘’Cela devrait relever de la tutelle qu’est le ministère de la Culture et de la Francophonie. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas au sein du ministère, une direction, un département ou même un service consacré à ces statistiques sur l’impact du salon sur le livre en Côte d’Ivoire’’, regrette M. Pemont.
Pour améliorer le Sila, il estime qu’on ait un espace d’exposition un plus grand. ‘’Il faut également que le Palais de la culture voit le coût des stands à la baisse parce qu’il fait des coûts exorbitants pour un événement comme le Sila comme si c’était n’importe quel événementiel. Or le livre est essentiel dans l’éducation des masses, au service de la Nation’’, conclut Charles Pemont.
HS/ls/Top News Africa
Publié le mardi 16 mai 2023