Dans un message lu par le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) Justin Katinan Koné, l’ex-chef de l’Etat ivoirien a condamné « la prise du pouvoir par les armes au Niger », estimant qu’elle « porte atteinte à la démocratie dont je reste un fervent défenseur ».
«Au niveau de la Côte d’Ivoire qui fait partie des puissances sous-régionales, le recours systématique à la violence pour régler les problèmes politiques tranche avec la tradition diplomatique ivoirienne depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire fondée sur le dialogue permanent », a expliqué Laurent Gbagbo.
Pour lui, la Côte d’Ivoire doit « garder cette posture qui naguère lui a permis de résoudre les contradictions les plus difficiles ».
C’est pourquoi, le leader du PPA-CI, « appelle à l’esprit républicain du gouvernement ivoirien à l’effet de convoquer un débat national sur un éventuel envoi des troupes ivoiriennes pour combattre l’armée nigérienne ».
« L’expérience douloureuse de nos soldats emprisonnés au Mali est trop fraîche dans la mémoire collective de nos compatriotes », a rappelé l’ex-président ivoirien (2000-2010).
« Le recours à la violence envisagé par la CEDEAO me paraît être la pire des solutions à cette crise. Je dénonce ces mesures en ce sens qu’elles ne font qu’aggraver la situation de précarité du peuple frère du Niger », a ajouté M. Gbagbo, dénonçant « le recours à la guerre pour résorber cette crise ».
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a convoqué un nouveau sommet extraordinaire sur la crise nigérienne.
Selon un communiqué de l’institution sous-régionale, ce sommet aura lieu le jeudi 10 août 2023 à Abuja pour statuer sur la grave crise que traverse le Niger. Le premier sommet extraordinaire a eu le dimanche 30 juillet 2023 à Abuja.
Cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO interviendra quelques jours après l’expiration de l’ultimatum lancé aux putschistes nigériens.
En effet, l’ultimatum donné par la CEDEAO aux militaires pour libérer le président Mohamed Bazoum et rétablir les civils au pouvoir a expiré le dimanche 6 août 2023.
Les chefs d’Etat-major des armées des pays membres de la CEDEAO ont achevé le vendredi 4 août 2023 au Nigeria l’élaboration du plan de cette éventuelle intervention.
Des militaires ont renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum le mercredi 26 juillet 2023. Depuis lors, M. Bazoum est aux mains des putschistes qui ont porté à la tête de l’Etat, le général Abdourahmane Tchiani.
SMAS/Top News Africa
Publié le lundi 7 août 2023