Face à l'intensité croissante des effets du changement climatique en Afrique de l’Ouest, le pays se positionne comme un exemple structuré et déterminé dans la lutte pour un avenir plus vert, exposant ses progrès en innovation agricole et en structuration de projets bancables.
Le représentant du ministère de l’Environnement, Alfred Tanoh, a présenté le rôle déterminant de la Commission nationale de lutte contre le changement climatique, qui a renforcé le cadre réglementaire.
Il a affirmé qu'« en 2024, un portefeuille national de projets climatiques a été constitué, regroupant 300 projets estimés à 16 milliards de dollars, dont 53 projets dits +matures+ sont actuellement éligibles au financement international ».
M. Tanoh a ajouté que ces projets sont alignés sur les contributions déterminées au niveau national (CDN), la stratégie de préservation des forêts et la vision climatique 2030 du pays.
Une structuration claire, avec des entités accréditées comme le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), l'Agence nationale d'appui au développement rural (ANADER) ou encore l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculturela (FAO) est mise en place pour porter les projets devant les bailleurs de fonds tels que le Fonds vert pour le climat ou le Fonds d’adaptation.
Cependant, comme l’a souligné un intervenant, « avoir une bonne idée ne suffit pas, il faut qu’elle soit structurée et conforme aux exigences des bailleurs ».
Kouadio Fidèle, chef de l’unité climat-finance du FIRCA, a réorienté les efforts de l'organisme, qui a développé un Fonds compétitif pour l’innovation agricole durable.
Il a déclaré qu'« en organisant des concours d’innovation, le FIRCA a identifié 38 start-ups agricoles prometteuses et les a accompagnées jusqu’au dépôt de brevets, à la structuration de business plans et à la mise en relation avec des bailleurs privés ».
Le représentant du FIRCA a précisé que « beaucoup d’innovateurs existent, mais peu sont des entrepreneurs. C’est notre rôle de les aider à passer de l’idée à l’entreprise ».
Du côté des institutions financières, Jonathan Koffi, représentant des investisseurs de la Société Générale Côte d’Ivoire, a présenté les actions de l’institution bancaire en matière de financement des actifs de la transition énergétique, avec une enveloppe globale dédiée de plus d’un milliard d’euros au niveau du Groupe.
Il a expliqué que « nous avons dû former nos propres équipes, puis sensibiliser nos clients sur les enjeux climatiques pour proposer des solutions concrètes : panneaux solaires, efficacité énergétique, mobilité durable… ».
Autre point fort de la stratégie ivoirienne, l’innovation réglementaire en plus des cadres normatifs en cours d’élaboration, avec l’appui de conseillers techniques, pour formaliser les secteurs de la mobilité durable, de l’énergie verte ou encore de l’agriculture intelligente face au climat.
BC/Top News Africa
Publié le vendredi 13 juin 2025