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Côte d’Ivoire: le village des artisans de Grand-Bassam demande à être relocalisé (REPORTAGE)

Côte d’Ivoire: le village des artisans de Grand-Bassam demande à être relocalisé (REPORTAGE) Côte d’Ivoire: le village des artisans de grand-Bassam demande à être relocalisé
Grand-Bassam, Côte d’Ivoire (Top News Africa) Installés en bordure de voie sur plus de 500 mètres à l'entrée de la première capitale ivoirienne, Grand Bassam, les artisans implorent les pouvoirs publics pour une relocalisation du fait du trafic routier devenu de plus en plus intense avec l'instauration du péage sur l'autoroute Abidjan-Lagos passant par la ville.
‘’Depuis l'avènement du péage sur l'autoroute, nous sommes plus que jamais exposés. Les voitures pratiquent plus cette route pour éviter le péage et ça nous met dans d'énormes difficultés’’, raconte Traoré Mohamed, un ébéniste, assis derrière ses créations dans son atelier en bordure de la voie.
 
Inauguré en avril 2022, le poste à péage de Grand-Bassam a été, officiellement, mis en service le vendredi 24 juin dernier. Avant cette date, les automobilistes avaient le choix de pratiquer l’autoroute ou prendre l’ancienne voie menant à Grand-Bassam pour aller jusqu’à la frontière ghanéenne. 
 
‘’Vraiment c’est une doléance, nous artisans de Grand-Bassam, nous voulons un site pour mener notre activité en toute sécurité’’, supplie M. Traoré qui a été victime en juillet 2022 d’une sortie de route d’un automobiliste lui laissant cinq côtes cassées.  
 
Assis dans sa chaise conçue par lui-même, à une trentaine de mètres après M. Traoré, Wagnenou Coulibaly, le président de l’Association du village des artisans de Grand-Bassam (AVAB), ne nourrit plus d’espoir pour cette situation de site qui est devenue une histoire de longue haleine.
 
‘’En 1997, la mairie nous avait octroyé un site qui est encore là, mais on cherche un bailleur de fonds pour construire’’, relate M. Coulibaly, artiste sculpteur du troisième âge qui a choisi de perpétuer la tradition à travers ses œuvres d’art.
 
Comptant plus de 2000 membres, l’AVAB, sollicite des autorités, la construction de 500 box qui vont servir et pour les professionnels et pour les apprenants au nombre de cent, explique le doyen d’âge, venu s’installer à son compte au village des artisans depuis 1976, un an après avoir servi au centre artisanal des beaux-arts de Grand-Bassam.
 
En dehors du problème de site que soulèvent ces artisans, il y a également l'impact de la pandémie de la Covid-19 avec la fermeture des frontières qui continue de limiter les voyages touristiques, explique pour sa part Ouédraogo Oumar, un bronzier fondeur, debout devant son atelier.
 
‘’L’attaque terroriste de Grand-Bassam en 2016 a aggravé la situation faisant que les touristes ne viennent plus comme ça à Bassam et comme si cela ne suffisait pas la pandémie de la Covid-19 est venue tout gâter avec la fermeture des frontières’’, ajoute M. Ouédraogo.
 
Pour Antoine Koffi Bilé, peintre, ‘’la situation commence à s’améliorer avec cette paix relative que connait la Côte d’Ivoire ces derniers temps’’, sans manquer de souligner qu’il leur faut nécessairement un local pour mieux faire l’art en toute sécurité. 
 
La belle cité balnéaire de Grand-Bassam, à une trentaine de kilomètres de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, regorge assez de beaux sites très attrayants, suscitant de la curiosité chez les touristes qui, avant l’attaque terroriste et la Covid-19, venaient en nombre respectable, faisant le marché des artisans.
 
‘’Les choses commencent à rentrer dans l’ordre, même si ce n’est pas trop ça. Les clients viennent un peu un peu. Notre véritable souci c’est la route qui maintenant est beaucoup utilisée par les automobilistes fuyant le péage’’, poursuit tout mitigé M. Bilé 
 

DNG/hs/ls/Top News Africa

Publié le dimanche 29 janvier 2023

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