Il s’agira au cours de cet événement qui réunira de nombreux experts de la musique de discuter des questions liées à la digitalisation de l’industrie musicale africaine. La question des droits d’auteur y sera également abordée, afin d’éclairer la lanterne de nombreux artistes africains qui, en réalité, ne maîtrisent véritablement pas cette notion, souligne une note d’information transmise à Top News Africa, mardi.
De manière globale, les droits d’auteur désignent l’ensemble des droits dont dispose un auteur ou ses ayant-droits sur ses œuvres de l’esprit qui peuvent être des œuvres littéraires ou plastiques, des logiciels ou créations de mode, etc.
De nombreux pays africains tels que le Burkina Faso, le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire disposent de lois sur les droits d’auteur, clairement rédigées et qui correspondent aux standards internationaux.
Le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) est un parfait exemple en la matière. Cet organisme de gestion collective du droit d’auteur reverse leur dû aux artistes et agit en justice pour défendre leurs intérêts.
En Afrique, ce droit est malheureusement très peu connu, faiblement pratiqué par les acteurs de l’industrie musicale eux-mêmes et par les détenteurs du pouvoir public, commente la note d’information, relevant que des efforts supplémentaires en termes de sensibilisation et même d’éducation doivent être déployés pour permettre aux acteurs de l’industrie musicale de comprendre les mécanismes du droit d’auteur.
« Une personne qui n’est pas informée n’est pas formée. Je pense que des cadres de formation doivent être créés afin de permettre à nos artistes africains de savoir ce qu’est le droit d’auteur. Si ces artistes connaissent leurs droits, ils peuvent réclamer leurs droits d’auteur. La formation s’impose et je me réjouis que des plateformes naissent pour résoudre ce problème », déclare dans cette note Salif Traoré alias A’salfo, leader de Magic System, groupe musical ivoirien mondialement connu.
A’salfo interviendra sur cette problématique lors de cette première édition du SIMA aux côtés d’autres grands noms de l’industrie tels que Olivier Laouchez, Alexandre Kirchhoff, Michel Duval, Benjamin Ifrah ou encore Edgar Yonkeu.
Pour sa part, Singuila, artiste franco-congolais de RNB, pointe du doigt un défaut de structuration et d’organisation de l’industrie musicale, ce qui a pour conséquence de rendre plus difficile l’identification et le respect des droits d’auteur.
« Le droit d’auteur est censé être la principale source de revenu d’un artiste. Malheureusement, ce n’est pas le cas. On consomme énormément de musique dans des radios, dans des clubs, sur Internet et partout ailleurs, sans même que l’artiste ne bénéficie de tout ceci, tout simplement parce que rien n’est organisé pour qu’il en soit ainsi. », soutient-il.
«La question des droits d’auteur devient d’autant plus importante que la digitalisation de la musique, même si elle apporte un dynamisme au secteur, fait aussi le lit de toutes les violations des droits d’auteur sur internet », estiment Mamby Diomandé et Pit Baccardi, co-fondateurs de cette première édition du Salon des industries musicales d’Afrique Francophone.
« Le droit d’auteur est essentiel pour les auteurs et compositeurs de musique. En effet, il représente souvent pour eux l’unique source de revenus. C’est le salaire des créateurs. » renchérit Okio Akotchaye Koula, International development officer de la SACEM pour l'Afrique, qui lui aussi interviendra lors de cette édition du SIMA à Abidjan.
« Ils adhèrent aux sociétés de gestion collective comme la SACEM, afin que celles-ci récupèrent auprès des utilisateurs et leur reversent, les revenus que génèrent leurs musiques chaque fois qu’elles sont diffusées, jouées ou reproduites », conclut-il.
SHAR/ls/Top News Africa
Publié le mardi 13 septembre 2022