A tout Seigneur, tout honneur, le Rassemblement des Houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp, au pouvoir) a confirmé son assise nationale en remportant 25 régions sur 31 et 123 communes sur 201 dont les résultats ont été proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI). Dans le jargon populaire ivoirien, on pourrait dire qu’après le Rhdp, c’est la poussière.
Le parti présidentiel n’a pas fait dans la dentelle laissant des parts incongrues à ses adversaires. Seul bémol, les défaites surprises de Jeannot Ahoussou Kouadio, président du Sénat, dans la région du Bélier où il n’a pu rempiler, et de Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME qui a échoué de ramener la commune de Yamoussoukro, la capitale administrative et politique, aux mains du Rhdp.
Dans la Nawa (Sud-Ouest), le président de la COP 15, Richard Alain Donwahi, président du Conseil régional sortant a été, également, battu tout comme le Directeur du Protocole du Président Alassane Ouattara qui a échoué dans sa volonté de conquérir la commune chic de Cocody, le quartier des ambassadeurs. Le ministre des eaux et forêts Laurent Tchagba a également perdu à Marcpry, commune située dans le sud d’Abidjan. Ces différentes défaites inattendues laissent un arrière-goût au sein des Houphouëtistes.
Toutefois, le parti d’Alassane Ouattara peut se satisfaire de la victoire du président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, à Yopougon, commune réputée favorable à l’opposition. Pour le reste, c’est un parti fort et ragaillardi qui sort des locales et peut se projeter avec optimisme pour la présidentielle 2025.
L’opinion se demandait comment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui a perdu son président Henri Konan Bédié, à un mois des locales, allait aborder ce scrutin ? Avec les résultats obtenus, on peut dire ce parti a relevé le défi de la survie. Avec trois régions et vingt-deux communes dans la besace, ce parti a fait preuve de résilience pour conserver le V Baoulé (Centre), son bastion naturel.
Il peut se targuer d’être la deuxième force politique du pays. Cependant, la défaite de l’un de ses barons, Pr Alphonse Djédjé Madi, ex-secrétaire général du parti est un signe évocateur du renouvellement de la vieille garde. A cet effet, le président intérimaire, Pr Boni Cowply devrait en faire un pan de sa présidence.
La plus grosse désillusion de ce scrutin est venue du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (Ppa-ci) qui sort plus que jamais affaibli de ces locales. Deux communes à administrer pour les cinq prochaines années sans aucune région glanée, le parti de Gbagbo paie le tribut de son boycott des dernières élections.
Les cadres de ce parti dont le Président Exécutif Hubert Oulaye, le Secrétaire général Damana Pickass, le Porte-parole Justin Katina, les Vice-présidents Stéphane Kipré, Léon Monney, Dano Djédjé, Lida Kouassi et autres Assoa Adou ont tous laissé des plumes dans ce scrutin. Le Ppa-ci devrait réfléchir à une orientation pour les échéances à venir.
Après son divorce officiel d’avec Laurent Gbagbo, son référent politique et mentor en 2021, qui lui a laissé le parti, Pascal Affi N’guessan et le Front populaire ivoirien savaient qu’ils étaient attendus au tournant pour ces premières élections où chacun est allé de son côté.
Au décompte final, le Fpi est rayé de la carte politique avec zéro région et zéro commune. Même son leader Affi N’guessan a été étalé dans la région du Moronou par Véronique Aka du Pdci. En attendant, 2025, dont les locales servaient de baromètre, le Rhdp et le Pdci mènent le bal.
HS/Top News Africa
Publié le mardi 5 septembre 2023