''L’Envoyée de Dieu’, un court-métrage pathétique de 26 mns traitant la question lancinante du terrorisme a capté l’attention du nombreux public au nombre duquel les ambassadeurs de l’Allemagne et d’Espagne ont honoré de leur présence l’événement.
C'est l'histoire d’une jeune fille de 12 ans, Fatima, kidnappée par des ravisseurs pour faire d’elle, plus tard, un kamikaze. Déposée dans un marché pour se faire exploser afin de tuer ‘’les ennemis de Dieu’’, Fatima se rend compte que c’est le lieu de commerce de sa mère.
Alors que sa ceinture d’explosif était programmée pour 10 minutes, elle a tout fait pour rencontrer sa maman. Cette rencontre d’une minute dans le court-métrage a pris l’allure d’une éternité. La suite prend alors une tournure pathétique : la jeune fille ne veut pas mettre fin aux jours de ces personnes dans le marché, dont sa mère.
Pendant les 9 autres minutes, elle réalise que le fait de revoir sa mère lui redonne une conscience qui l’a portée loin de tout envie de se faire exploser.
Avant la projection de ce film bouleversant d’Amina Abdoulaye Mamani qui signe une pertinente réflexion sur l’extrémisme violent, sur fond d’endoctrinement religieux, Rainer Hauswirth, Directeur général du Goethe-Institut, a, dans son intervention, mis en lumière ‘’les valeurs’’ que son institut partage avec Ciné Droit Libre qui vaut à Goethe-Institut d’être le partenaire permanent du festival depuis sa création en 2008.
Il s’est réjoui du thème qui est certes ‘’une simple question mais avec des réponses compliquées’’ qui reflètent, parfaitement, l'état du monde actuel avec tous les conflits et les luttes pour la répartition des richesses’’, a indiqué M. Hauswirth.
Pour sa part, le journaliste Sangaré Yacouba, Président de Ciné Connexion, structure organisatrice du festival, a indiqué que ‘’ Ciné Droit Libre a pour vocation de faire la promotion des droits humains et la liberté d’expression à travers le cinéma’’.
‘’Il s’est fixé comme objectif de donner une plateforme d’expression aux cinéastes et journalistes du monde entier dont les œuvres (des films portant sur les droits humains et la liberté de la presse) sont censurées ou ont eu des difficultés de diffusion à cause de leur contenu dérangeant’’, a dénoncé M. Sangaré, ajoutant que ‘’le principe du festival est un film, un thème, un débat’’.
Sur le thème de la présente édition, ‘’ Où va le monde ?’’, Sangaré Yacouba a souligné qu’à priori ‘’cette interrogation pourrait paraître surprenante, mais quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, elle prend tout son sens avec la résurgence des foyers de tension : guerre russo-ukrainienne, conflit au Proche-Orient notamment à Gaza et Beyrouth, bataille armée en République démocratique du Congo, affrontement fratricide au Soudan, attaques terroristes récurrentes dans le Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger) et au Nigeria…’’
Selon lui, le monde est quasiment en ébullition ces dernières années. ‘’Et comme c’est très souvent le cas en temps de guerre, ces foyers de tension sont malheureusement le théâtre de graves violations des droits humains, avec leurs lots d’exactions, d’exécutions sommaires, d’enlèvements et de tortures, de viols, de privation de la liberté, et surtout toutes ces vies arrachées …’’, a-t-il diagnostiqué.
‘’On assiste à une montée ahurissante de l’extrémisme violent, ponctuée d’une violation flagrante du droit humanitaire international si bien qu’on se demande où va ce monde ?’’, a insisté le promoteur de Ciné Droit Libre, invitant les populations à dire Non à l’extrémisme violent et à œuvrer davantage pour le respect des droits humains. ‘
Le panel qui a suivi la projection de ‘’L’Envoyée de Dieu’’ a permis aux intervenants, l’Imam Ibrahima Koné (Plateforme nationale du dialogue interreligieux contre l'extrémisme violent (PNDI-EV) et Dr Flan Moquet (politologue, Directeur du Centre de Recherche Politique d'Abidjan) d’insister sur les dangers de l’extrémisme violent.
La 16ème édition de Ciné Droit Libre Abidjan, parrainée par la méga star du reggae Tiken Jah Fakoly, s’articulera autour de quatre axes principaux.
Il s’agit des projections de films principalement au Goethe-Institut et à Yopougon, au quartier Port-Bouët 2 sur un espace dénommé La Terrasse, la formations avec trois ateliers, l’espace dédié aux enfants qui sera meublé par de l’animation et des projections de films au Collège Ivoiro-canadien d’intégration, à Cocody Angré Bessikoi, et au siège de l’ONG Cavoequiva à Adjamé.
Enfin la quatrième et dernière articulation de Ciné Droit Libre 2024 qui durera jusqu’au samedi 30 novembre prochain, est la manche qualificative pour la Côte d’Ivoire du concours panafricain d’art oratoire au service du cinéma panafricain dénommé Slam d’Or Fespaco 2025.
HS/Top News Africa
Publié le jeudi 28 novembre 2024