Les FACI ne sont pas inconnues au Mali et en Afrique. Des FACI sont au service de la population malienne. Depuis 2017, un contingent y est en permanence projeté. Au fil des années, ce contingent s’est densifié et professionnalisé pour passer de 150 soldats en 2017, à 650 en 2022.
Au mois d’août, en pleine crise bilatérale entre Abidjan et Bamako, une rotation s’est effectuée, une preuve supplémentaire de la bonne intégration des forces d’Abidjan au sein des instances internationales.
Au mois d’août, en pleine crise bilatérale entre Abidjan et Bamako, une rotation s’est effectuée, une preuve supplémentaire de la bonne intégration des forces d’Abidjan au sein des instances internationales.
Ces capacités ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’une politique volontaire de l’État ivoirien, et notamment du Président Alassane Ouattara, destinée à professionnaliser ses forces armées. Entamée dès 2011, la réforme du secteur de la sécurité (RSS), s’est accélérée à partir de 2017.
En une décennie, les forces ivoiriennes sont passées d’une entité politisée et peu efficace, à une force de cohérente en perpétuelle progression. Raison pour laquelle ces forces sont éligibles aujourd'hui à des projections dans des zones de conflits comme le Mali.
En une décennie, les forces ivoiriennes sont passées d’une entité politisée et peu efficace, à une force de cohérente en perpétuelle progression. Raison pour laquelle ces forces sont éligibles aujourd'hui à des projections dans des zones de conflits comme le Mali.
Une armée qui monte en puissance
Les FACI sont encore en phase de reconstruction. Depuis, 2017, des efforts importants ont été consentis par le gouvernement ivoirien pour rationaliser la chaîne de commandement, dépolitiser la troupe et fournir de meilleures conditions de vies et d'entraînement aux soldats.
Comme le soulignait, en 2021, le Military Balance (de l’International Institute for Strategic Studies), une base de données militaires internationales de référence : “Les forces armées [ivoiriennes, ndlr] continuent de se régénérer et les initiatives de RSS se poursuivent”.
Comme le soulignait, en 2021, le Military Balance (de l’International Institute for Strategic Studies), une base de données militaires internationales de référence : “Les forces armées [ivoiriennes, ndlr] continuent de se régénérer et les initiatives de RSS se poursuivent”.
Ces efforts se sont matériellement traduits par une hausse tendancielle des budgets alloués aux armées. Entre 2014 et 2021, ceux-ci ont quasiment doublé pour atteindre plus de 600 millions de dollars.
Un des plus importants d’Afrique de l’Ouest. Ils ont permis la construction de nombreuses infrastructures, mais aussi l’achat d’équipements et de capacités technologiques (drones, blindés, etc). Peu de forces armées d’ouest-Africaine peuvent se prévaloir d’une telle dynamique (Bénin, Mauritanie, Niger, Tchad, etc)
Un des plus importants d’Afrique de l’Ouest. Ils ont permis la construction de nombreuses infrastructures, mais aussi l’achat d’équipements et de capacités technologiques (drones, blindés, etc). Peu de forces armées d’ouest-Africaine peuvent se prévaloir d’une telle dynamique (Bénin, Mauritanie, Niger, Tchad, etc)
Les armées ivoiriennes profitent également d’un partenariat de défense resserré avec la France : une des armées parmi les plus puissantes et expérimentées du monde. L’Armée française fournit chaque année de nombreuses formations aux soldats et pilotes ivoiriens : formations fondamentales, stages d’aguerrissement, exercices et manœuvres, etc.
Ce partenariat opérationnel a encore prouvé sa solidité récemment. Après un premier voyage en juin, le ministre d’Etat ivoirien en charge de la Défense, Téné Birahima Ouattara, s’est déplacé une nouvelle fois en France, le 12 juillet, pour participer à une réunion de financement de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville (AILCT).
Inaugurée en juin 2021, cette académie est un centre d’entrainement dédié au contre-terrorisme. Elle doit aussi participer à la création d’une culture africaine commune de contre-terrorisme. Son installation en Côte d’Ivoire est une preuve de la maturité militaire du pays.
Inaugurée en juin 2021, cette académie est un centre d’entrainement dédié au contre-terrorisme. Elle doit aussi participer à la création d’une culture africaine commune de contre-terrorisme. Son installation en Côte d’Ivoire est une preuve de la maturité militaire du pays.
Quelques jours plus tard, c’est le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, accompagné du Chef d’état-major français des armées, le Général Burkhard, qui faisaient le déplacement afin de constater la solidité des relations de défense franco-ivoiriennes.
Augmentation de la cadence opérationnelle
Parallèlement à leur régénération, les FACI engrangent des résultats concrets sur le terrain. Dès 2018, les FACI participent avec succès à des opérations multinationales de contre-terrorisme, telle que Koudalgou II, avec le Burkina-Faso et le Ghana.
Cette opération est menée dans le cadre de l’Initiative d’Accra, un forum de coopération militaire créé en 2017 qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.
Cette opération est menée dans le cadre de l’Initiative d’Accra, un forum de coopération militaire créé en 2017 qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.
En 2020, la Côte d’Ivoire s’illustre aussi lors de l’opération Comoé. Elle est menée avec le Burkina-Faso, afin de débusquer les points d’appui des groupes armés terroristes sur la frontière nord du pays. Par ailleurs, les FACI, déployées dans le nord du pays, ont su à plusieurs reprises repousser des attaques menées par les GAT.
Le lancement de l’AILCT devrait renforcer, d'ici à quelques années, ces capacités intra-africaines d’opération en coalition, avec la Côte d’Ivoire comme nation cadre.
Le lancement de l’AILCT devrait renforcer, d'ici à quelques années, ces capacités intra-africaines d’opération en coalition, avec la Côte d’Ivoire comme nation cadre.
Le déploiement du 1er Bataillon pilote projetable (BPP) au sein de la Minusma, depuis 2017, est aussi un signal de la mise en conformité croissante des armées ivoiriennes avec les standards internationaux d’opérabilité.
Inversement, l’engagement au sein de la Minusma, participe à la montée en puissance des FACI via les formations dédiées - généralement prodiguées par des sociétés militaires privées- en amont des déploiements.
En aval, les forces profitent des retours d’expériences (Retex) des personnels déployés. Un cercle vertueux qui permet de donner une expertise précieuse aux personnels des FACI en rotation au sein du bataillon.
Inversement, l’engagement au sein de la Minusma, participe à la montée en puissance des FACI via les formations dédiées - généralement prodiguées par des sociétés militaires privées- en amont des déploiements.
En aval, les forces profitent des retours d’expériences (Retex) des personnels déployés. Un cercle vertueux qui permet de donner une expertise précieuse aux personnels des FACI en rotation au sein du bataillon.
Même si le processus de modernisation des forces ivoiriennes est toujours en cours, ces dernières peuvent désormais être considérées comme professionnelles. Les récentes opérations témoignent factuellement d’un noyau de plus en plus élargi d’opérateurs et de personnels bien formés.
Pour le reste, le suivi des réformes est inspecté de près par le gouvernement et les récents progrès permettent de se montrer optimiste.
Pour le reste, le suivi des réformes est inspecté de près par le gouvernement et les récents progrès permettent de se montrer optimiste.
SHAR/ls/Top News Africa
Publié le mercredi 28 septembre 2022