Pendant deux jours, chefs d’entreprise, décideurs publics et partenaires étrangers échangent sur les leviers concrets pour renforcer l’autonomie économique du continent.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre Beugré Mambé a réaffirmé l’ambition de la Côte d’Ivoire de « produire davantage ce que nous consommons, transformer localement nos matières premières et bâtir des champions nationaux », grâce à un accompagnement différencié, selon les catégories d’entreprises.
Organisée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI, le patronat ivoirien), qui regroupe près de 4 000 sociétés représentant un chiffre d’affaires cumulé de 22 000 milliards FCFA, cette rencontre accueille le Maroc comme pays invité d’honneur, avec une forte délégation de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
La cérémonie inaugurale a rassemblé plusieurs personnalités, dont Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Dr. Sidi Ould Tah, nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que des représentants patronaux du Sénégal et du Cameroun.
Le président de la CGECI, Ahmed Cissé, a rappelé que « la souveraineté économique, c’est la capacité pour un pays de mettre en œuvre sa propre politique de développement ».
Auparavant, le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a insisté sur l’urgence de transformer les ressources locales, soulignant que plus de 70 % des matières premières africaines quittent encore le continent à l’état brut.
Selon M. Diarrassouba, les dépenses en recherche et développement ne dépassent pas 0,5 % du PIB, contre 2,2 % en moyenne mondiale.
Louise Mushikiwabo a élargi la réflexion à l’espace francophone, qui pèse 16,5 % du PIB mondial. Elle a averti que sa jeunesse pouvait être « une bombe à retardement ou une mine d’or », selon la capacité des pays à concrétiser leur souveraineté économique.
Des panels de haut niveau ont mis en avant l’intégration régionale, la stabilité macroéconomique et le rôle du secteur privé.
Paulo Gomez, fondateur de l’Africa Finance Corporation (AFC), financée à hauteur de 500 millions de dollars par la Banque centrale du Nigeria, a cité la mise en place de l’AFC comme un exemple concret de souveraineté.
Le ministre ivoirien des Finances et du budget, Adama Coulibaly, a, lui, insisté sur la nécessité de conjuguer les réformes structurelles et l’ouverture aux investissements directs étrangers.
Pour sa première intervention en tant que président de la BAD, Dr. Sidi Ould Tah a présenté sa vision en quatre axes : mobiliser davantage de financements, réformer l’architecture financière africaine, transformer la démographie en atout et bâtir des infrastructures résilientes.
« L’Afrique compte seulement 25 milliardaires contre un millier en Asie, mais nous allons créer une coalition du secteur privé africain », a-t-il déclaré, ovationné par le public.
Avec un taux de croissance projeté à 6,5 % en 2025 selon les prévisions officielles, la Côte d’Ivoire entend faire de la souveraineté économique un levier pour consolider sa trajectoire de pays émergent et réduire sa dépendance aux exportations de matières premières brutes.
BC/Top News Africa
Publié le lundi 29 septembre 2025