Selon les rédacteurs du rapport intitulé ‘’ Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique’’, des réponses de politiques publiques ciblées sont nécessaires pour atténuer l’impact des multiples chocs sur les ménages les plus vulnérables et ceci dans un contexte général de marge de manœuvre budgétaire limitée sur le continent.
Le rapport note que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une forte hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. ’’La hausse des prix des matières premières fait peser un risque accru sur les moyens de subsistance des ménages africains’’, précise le rapport.
‘’Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février et mars 2022, les prix du pétrole brut ont augmenté d’environ 20 %, passant de 93,5 dollars américains à 112,4 dollars américains/baril et ont atteint une moyenne de 102,8 dollars américains/ baril entre mars et octobre 2022’’, lit-on.
De fait, les prix du blé ont grimpé d’environ 28 %, passant de 364,9 dollars américains la tonne en février 2022 à 446,5 dollars américains/tonne en mars 2022 et a une moyenne de 427,2 dollars américains/tonne entre mars et octobre 2022.
De même, soulignent les rédacteurs, les prix des engrais ont également bondi d’environ 22 %, passant de 547,1 dollars américains/t en février 2022 à 668,9 dollars américains/t en mars 2022 et à 624,9 dollars américains/t en moyenne entre mars et octobre 2022.
‘’Avec l’accroissement de l’incertitude, les prix des autres matières premières, notamment les produits agricoles et les métaux, ont également augmenté par rapport à leurs niveaux d’avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie’’, précisent-ils, soulignant que ‘’l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie dépend du statut net des ménages africains sur le marché et varie selon la distribution des revenus’’.
Ceux qui sont consommateurs sont touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, tandis que les vendeurs en bénéficient, de sorte que le signe de l’impact agrégé dépend du fait qu’un ménage est acheteur net ou vendeur net de ces produits de base.
L’analyse de la base de données indique que, dans ‘’les 29 pays africains pour lesquels des données sont disponibles, les ménages consacrent en moyenne 36,3 % de leurs revenus aux produits alimentaires, mais ne tirent que 15,2 % de leur vente’’, fait observer le rapport, précisant qu’en outre, ‘’environ 4,4 % du revenu des ménages vont aux dépenses énergétiques’’.
Cette tendance moyenne masque l’hétérogénéité de la distribution des revenus. Les ménages les plus pauvres ont tendance à allouer une part plus importante de leur budget aux produits alimentaires et à l’énergie.
Par exemple, explique le rapport, les 10 % des ménages africains les plus pauvres consacrent en moyenne à ces postes de dépense 36,5 % de leur revenu à la nourriture et 5,2 % à l’énergie, alors que les 10 % les plus riches y consacrent respectivement 31,8 % et 3,9 % et que les ménages les plus pauvres sont susceptibles d’être touchés de manière disproportionnée par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
Le revenu réel moyen des ménages par habitant en Afrique a chuté de 0,84 % (alimentation) et de 1 % (énergie) en raison de l’inflation consécutive des prix depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cela a conduit à une perte agrégée du revenu réel des ménages par habitant de 1,84 % pour l’ensemble des ménages, indique-t-on.
Ainsi, on estime, en moyenne, que les 10 % des ménages africains les plus pauvres ont perdu environ 0,91 % de leur revenu réel par habitant en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et 1,16 % en raison de la hausse des prix de l’énergie. En revanche, les 10 % les plus riches ont subi des pertes respectives de 0,67 et 0,88 %, compte tenu de leurs plus faibles parts des produits alimentaires et énergétique dans leur budget.
HS/ls/Top News Africa
Publié le samedi 21 janvier 2023