Ces obstacles sont contenus dans un rapport qui a été remis au ministre ivoirien de l’Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé par la Représentante résidente de ONU Femmes en Côte d’Ivoire, Antonia NGabala Sodonon.
Les études ayant conduit à la réalisation de ce rapport ont été rendues possibles par la Cellule d'analyse de politiques économiques du CIRES (CAPEC) avec le financement du Fonds de l'initiative Elsie.
Elles ont été placées sous la supervision d'un Comité de pilotage présidé par le cabinet du ministère de l'Intérieur et de la sécurité, de la Direction générale de la police nationale et de ONU Femmes.
Réalisées du 1er janvier au 31 décembre 2022, ces études révèlent quatre obstacles majeurs, notamment les critères de déploiement, la sélection pour le déploiement, les infrastructures des OMP non-adaptées aux femmes et la problématique de l'avancement professionnel qui freinent les femmes policières à participer aux OMP.
Selon la première responsable de ONU Femmes en Côte d'Ivoire, le pays occupait en 2022, la 21e place sur 122 pays contributeurs aux OMP dans le monde avec 971 soldats dont 62 femmes soit 6%, derrière le Togo, le Sénégal. Le Ghana vient en tête avec 362 femmes soit un pourcentage de 84%.
Au niveau de la Police en particulier, les plus grands nombres de femmes déployées ont été enregistrés en 2010 avec un effectif de 23 et 25 en 2019 contrairement aux années 2011, 2014 et 2020, au cours desquelles très peu de femme ont été déployées.
Pour réduire ce gap, le rapport de ONU Femmes mentionne une dizaine de recommandations soumises au ministre Vagondo Diomandé afin de surmonter ces obstacles et de voir une participation massive des femmes aux OMP.
Le rapport indique qu’il faut renforcer la politique du genre en vue d'une meilleure adéquation des infrastructures aux besoins sexospécifiques des femmes, valoriser les compétences acquises lors des missions, formaliser le processus de déploiement au niveau de la Police nationale, réduire le nombre d'années d'expérience requis passant de 15 à 10 ans.
Ensuite, ONU Femmes appelle à clarifier et à mieux informer sur le processus de sélection, à décentraliser le processus de présélection et de sélection, à communiquer sur la participation des femmes dans les opérations de paix et à limiter le nombre de déploiement par agente au cours de la carrière à deux.
Elle invite, pour finir, le ministère de l'Intérieur et de la sécurité à faire une évaluation des conditions de séjour ou de travail dans les opérations de paix dès le retour des déployées, organiser des cérémonies de célébration des agentes de retour de mission et vulgariser les rapports de mission et les retours d'expérience des agentes déployées.
Le ministre Vagondo a acquiescé à ces recommandations de Mme Antonia NGabala Sodonon, promettant de tout mettre en œuvre pour l’atteinte de ces objectifs qui va venir résoudre la question du genre entre l’homme et la femme.
DNG/ls/Top News Africa
Publié le vendredi 24 mars 2023